"la Libre Belgique", 18 juillet 2007
par Grégoire Comhaire
| publié le 25 juillet 2007 |
Baisse drastique des demandes d’asile pour l’année 2006 dans notre pays.L’élargissement de l’Union européenne en serait une des causes explicatives.Le problème des mineurs non accompagnés n’en est pas résolu pour autant.
Les demandes d’asile sont en baisse dans notre pays. C’est ce qui ressort du rapport 2006 de l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil) alors que soixante détenus du centre fermé 127bis entamaient ce week-end une grève de la faim pour dénoncer leur situation et après que la bourgmestre de Mortsel Ingrid Pira (Groen !), soutenue par le ministre flamand Bert Anciaux, ait déclaré publiquement qu’elle ne signerait désormais plus aucun ordre d’expulsion à l’égard de personnes en situation irrégulière.
Alors que 20 502 personnes avaient demandé l’asile en Belgique en 2005, ce nombre est passé à 14 648 l’année dernière, soit le chiffre le plus bas depuis 15 ans.
Bien qu’il convienne de prendre ces éléments avec prudence, Fedasil avance plusieurs hypothèses pour expliquer cette évolution à la baisse, la plus importante étant due selon l’Agence à l’élargissement de l’Union européenne survenu en mai 2004 et dont une des conséquences a été de renforcer la place centrale de la Belgique sur le continent, alors que les demandes d’asile ont généralement tendance à s’effectuer dans les zones périphériques de l’Union européenne.
Fedasil pose également comme hypothèse la possibilité d’une amélioration des conditions de vie dans les pays d’origine des demandeurs d’asile, et a fortiori dans les nouveaux pays entrants d’où l’on enregistre en effet une chute très importante (Slovaquie, Roumanie et Bulgarie en particulier).
Alors que le nombre de candidats réfugiés est en baisse dans beaucoup de pays de l’Union Européenne, le principal pays d’accueil en terme de nombre de demandes restait la France, la Belgique arrivant en huitième position des pays de l’Union.
En 2006, les principaux pays d’origine des demandeurs d’asile étaient la Russie, la Serbie, l’Arménie, le Congo et l’Iran. Dix pays représentaient en outre à eux seuls plus de la moitié des demandes d’asile présentées l’année dernière aux autorités.
Mineurs non accompagnés
La problématique des mineurs non accompagnés demeure bel et bien d’actualité puisqu’en 2006, 1 502 jeunes étrangers sont arrivés en Belgique sans leurs parents. La majorité d’entre eux était âgée de 16 ou 17 ans. A la différence des adultes qui sont pris en charge durant l’examen de leur dossier par un centre d’accueil de Fedasil ou de la Croix-Rouge, ces jeunes sont accueillis dans des structures particulières et se voient désigner pour chacun d’eux un tuteur.
En principe, les mineurs ne sont pas expulsés et sont protégés jusqu’à leurs 18 ans. Ceux qui ne demandent pas l’asile sont orientés vers les CPAS dont nombre d’entre eux ont mis sur pied des initiatives propres pour leur accueil.
Quand au profil des demandeurs d’asile dans leur ensemble, il s’agissait pour un tiers de personnes isolées, le reste étant donc constitué de personnes en famille (dont la moitié est mineure).
Rappelons enfin que depuis le 7 mai de cette année est entrée en vigueur une nouvelle loi sur l’accueil des demandeurs d’asile qui devrait raccourcir à un an le délai entre la demande d’asile et la prise de décision et octroyer au demandeur une aide matérielle tout au long de la procédure. Une nouvelle structure d’appel sera en outre créée, afin d’alléger le travail du Conseil d’Etat.