appel au rassemblement du 24 octobre 1998
| publié le 24 octobre 1998 |
cet appel s’inscrit dans le cadre d’une campagne menée de 1998 à 2000, date à laquelle nous avons appris la construction d’un nouveau centre à Palaiseau et la fermeture prévue de celui de Choisy. A ce jour celui de Palaiseau n’est pas encore construit tandis que celui de Choisy est plus que jamais en activité.
C’est dans les locaux du commissariat de police. Ce n’est pas une prison. Ou plutôt ça ne s’appelle pas une prison mais un Centre de rétention. Comme dans une prison, des gens y sont enfermés, ils ne sont pas gardés par des gardiens (fonctionnaires du ministère de la justice), mais par des policiers. Mais surtout, pour mettre des gens en prison, il faut une décision d’un juge devant lequel on peut, en principe au moins, se défendre. Ici, une simple décision de police suffit.
La constitution et la déclaration des droits de l’homme qui y figure en préambule disent que « tout homme a le droit de se déplacer librement », que « nul ne peut être détenu arbitrairement », que « l’autorité judiciaire doit demeurer indépendante pour être à même d’assurer le respect des libertés essentielles ». Mais depuis l’époque de Giscard jusqu’à maintenant, les gouvernements ne veulent pas entendre parler de ces principes qui gênent leur politique démagogique de chasse aux étrangers. Alors ils ont inventé les Centres de rétentions, les ont multipliés, ont aggravé les lois qui permettent d’y mettre ceux que l’administration a décidé d’expulser. La dernière en date, la loi Chevènement, rallonge de dix à douze jours le temps pendant lequel ils peuvent y rester enfermés. Ils n’hésitent donc pas à y placer les sans-papiers, comme ils « placent » ailleurs les « drogués », les « vieux », les « pauvres », les « délinquants »,…
En plus des 30 centres de rétention officiellement signalés (environ 900 places), la rétention prend des formes plus diverses et clandestines, comme à Melun dans la préfecture, à Gennevilliers dans un chenil (maintenant fermé en raison des protestations qu’a suscité sa découverte), dans les hôtels près des aéroports (Ibis notamment),… ou dans n’importe quel lieu contrôlé ou loué par l’administration qui peut se transformer en centre de rétention au grès des besoins…
Le Centre de rétention de Choisy-le-Roy a une capacité d’ »accueil » de 30 places. En plus des « simples » sans-papiers interpellés dans le département, il reçoit des détenus libérés de Fresnes qui, après avoir purgé la peine prononcée suite à n’importe quel délit -le séjour irrégulier en fait partie- attendent là une deuxième peine : l’expulsion. Cette double peine est aussi applicable aux étrangers résidant régulièrement sur le territoire qui se voient retirer leurs papiers et expulser en plus de la peine qu’il subissent en prison. Ils retournent dans un pays que bien souvent ils ne connaissent pas, où parfois d’autres persécutions les attendent à l’arrivée (en Algérie par exemple). 3000 personnes se trouvent actuellement en prison pour défaut de papiers.
Depuis des mois, une lutte se développe en France, en Belgique (après l’assassinat de Sémira Adamu par la gendarmerie lors de son expulsion, plus de 5000 personnes se sont rassemblées devant le centre de Vottem pour exiger qu’il ne soit pas mis en fonction), en Allemagne… pour la fermeture de tels centres, contre l’Europe hermétique de Schengen et les lois qui renforcent la pression sur l’ensemble des étrangers et sur les libertés de tous.
Pour exiger la fermeture des centres de rétention, en particulier celui de Choisy-le-Roy, pour l’arrêt des emprisonnements et des expulsions, pour l’obtention de papiers pour tout le monde, nous vous appelons à un
RASSEMBLEMENT
devant le centre de Choisy-le-Roy le 24 octobre