| publié le 17 avril 2003 |
Après des années d’embargo qui ont réduit sa population à la misère, après des années d’une dictature sanglante qui n’a pas hésité a gazer des villages kurdes entiers, aujourd’hui les Irakiens subissent la guerre et ses conséquences. Fuyant le pays, des exilés kurdes irakiens pour la plupart (mais également quelques iraniens et afghans) se retrouvent aujourd’hui à Paris, à proximité des gares du Nord et de l’Est. Certains sont passés par le camp de Sangatte aujourd’hui fermé, d’où ils ont été dispersés par un quadrillage policier de haute densité. D’autres arrivent juste de leur périple à travers le Proche-Orient et l’Europe. Une majorité semble espérer gagner l’Angleterre pour travailler. Quelques uns, exténués par les difficultés et la durée du voyage, aspirent à un repos et à une protection en France.
En place de l’accueil qui leur est dû, ils sont condamnés à vivre sans aucune hygiène, sans aucune assistance pour les guider dans leurs droits, sans toit. Ils dorment dans les rues, se réunissent en journée autour des rares bancs du quartier (notamment dans l’extension du square Satragne), mangent au mieux une fois par jour à la soupe populaire devant l’église St Laurent.
A la suite de notre cri d’alarme, un voeu déposé par des élues du 10ème, a été voté à l’unanimité par le Conseil de Paris. Il demande notamment à la Préfecture la tenue d’une table ronde régionale sur la question, la mise en place de mesures d’urgence pour l’hébergement et, dans le Xème, le lancement d’une mission spécifique pour leur porter assistance dans l’accès aux droits, aux soins et à l’interprétariat.
A notre demande, la Mairie du Xème a mis à disposition des associations, deux lieux d’accueil pour organiser des permanences afin de les renseigner dans leurs droits et démarches. Le Maire du Xème et les élus mandatés de l’arrondissement ont rencontré le cabinet du ministre des affaires sociales qui a promis de prendre en main le dossier et d’agir sous quinzaine (jusqu’ici sans effet), suite à une enquête diligentée.
Mais les mesures tardent à être prises. Nous venons d’apprendre que la soupe populaire assurée par l’Armée du Salut près de la gare de l’Est va s’arrêter le 27 avril. Les pouvoirs des Mairies étant limités, c’est à la Préfecture d’agir vite.
Dans une lettre adressée au Préfet, nous demandons qu’il s’engage :
* A garantir un droit de séjour provisoire à tous les exilés
* A faire en sorte que cesse le harcèlement policier dont ils sont victimes
* A mettre en place des mesures d’urgence afin de trouver pour ces personnes, dans l’attente de la normalisation de ce dossier,
– un hébergement (avec sanitaires) provisoire,
– un accès à la nourriture
– un accès aux soins
A l’heure où les Irakiens subissent la guerre et ses conséquences, il est important que les habitants du Xème expriment leur solidarité et soutiennent cette démarche.
Contact : ACORT (Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie) : 01 42 01 12 60
Sont signataires : Attac 9e-10e, Acort, LCR 10, Verts 10, Agir dans le 10e, Maison de jeunesse, MALAKURD, Sud PTT, GISTI, PC10e, SPEB