Face à l’indifférence du maire du 10ème,
| publié le 7 décembre 2003 |
Le 1er décembre 2003, quelques dizaines d’exilés kurdes, afghans, iraniens se sont faits expulser par la police d’un parking de la rue d’Enghien dans le 10 arrondissement de Paris où ils survivaient depuis quelques semaines.
Alors que l’hiver est déjà bien installé, les pouvoirs publics -pourtant parfaitement au fait de la situation - n’ont pris aucune disposition à ce jour pour assurer un hébergement d’urgence.
Le collectif de soutien aux exilés du 10ème qui dénonce depuis le mois de mars, aux côtés des exilés, le scandale politique du non-accueil que la France leur réserve, s’est refusé à les voir retrouver la rue. Il s’est s’organisé pour trouver des solutions d’accueil dans l’urgence. Les exilés ont ainsi passé une nuit dans un local associatif du 19ème arrondissement, une autre à l’association Autre Monde. Ils étaient samedi 6 décembre, dans les locaux du PCF 10ème et dans ceux du PCF 13ème dimanche 7 décembre. Malgré leur générosité, ces solutions ne sont pas la bonne solution, même si les exilés échappent ainsi au risque de mourir de froid.
Alors que le plan grand froid a été déclenché dimanche 6 décembre, la mairie du 10ème n’a pas ouvert de lieu d’accueil pour les exilés. Tous les prétextes sont bons pour critiquer les solutions d’urgence bricolées tant bien que mal par le collectif de soutien à sa place. La même indifférence caractérise l’attitude de la Mairie de Paris, et celle du gouvernement qui laisse à la rue des centaines de demandeurs d’asile sur tout le territoire national.
Puisque le député-maire, Tony Dreyfus, semble avoir oublié leur localisation, le collectif de soutien aux exilés du 10ème organise un marathon des centres d’hébergement d’urgence dans le 10ème lundi 8 décembre.
Le départ sera donné à 15h30 au square Satragne[le square Satragne est situé à l’angle du boulevard Magenta et de la rue du Faubourg St Denis], lieu symbolique puisqu’il a servi de lieu d’accueil à de nombreux exilés pendant l’été. Le parcours sera défini de façon à passer à proximité des principaux centres d’hébergement d’urgence de l’arrondissement. La formule « marathon » a par ailleurs été retenue parce que l’effort musculaire est une des rares choses que les exilés peuvent tenter aujourd’hui pour se battre contre le froid.