Article Parisien - édition du 10 décembre 2003
| publié le 11 décembre 2003 |
LE SQUARE Alban-Satragne reste le point de rencontre des exilés en provenance de Calais. Une cinquantaine d’hommes qui ont essayé en vain de passer la Manche et d’entrer en Angleterre arrivent ici au début de la rue du Faubourg-Saint-Denis, au niveau du boulevard Magenta (X e ). Depuis le 1 e r décembre, ces hommes originaires du Kurdistan irakien, d’Afghanistan ou d’Iran ont dérivé jusqu’ici après avoir été expulsés d’un parking du X e arrondissement. La plupart espèrent toujours arriver un jour sur les côtes anglaises ; d’autres cherchent un asile en France. Les températures hivernales qui se sont abattues sur la capitale depuis le week-end dernier mettent ces hommes dans une situation de précarité plus grande encore. Dans l’urgence, ils cherchent un lieu où ils pourront dormir sans être séparés.
« La seule chose qu’il leur reste, c’est leur communauté » Comme Samir et Rachid, jeunes Kurdes d’Irak, tous ces hommes vivent dans la rue sans travail depuis plusieurs mois. France Libertés Fondation, présidé par Danièle Mitterrand, tente de les aider. Il les a accueillis dans ses locaux de la rue de Milan (IX e ) lundi soir, mais n’a pas pu les loger plus longtemps. L’association demande à la mairie du X e d’ouvrir un local, dans le cadre du plan grand froid, où ils pourront se réchauffer et dormir à l’abri des difficultés de la rue. Aucune solution n’a été trouvée pour l’instant.
La mairie a ouvert mardi une permanence d’accueil pour les demandeurs d’asile gérée par l’association France Terre d’asile. Trois personnes ont été reçues. France Terre d’asile leur a trouvé une chambre d’hôtel temporairement. Les autres, ceux qui ne demandent pas l’asile à la France, sont restés dans le square à attendre. « La seule chose qu’il leur reste, c’est leur communauté. Ces hommes ne veulent pas être séparés. Nous cherchons un lieu où ils pourront dormir au chaud et se reposer sans qu’ils soient séparés. France Libertés demande qu’une plate-forme de transit soit créée pour tous les migrants et pas uniquement pour les demandeurs d’asile. Ils ont besoin d’un lieu d’accueil où ils seront conseillés, condition nécessaire avant de prendre la décision ou non de demander l’asile à la France », explique Mélanie, de France Libertés.
Hier soir, une cinquantaine d’entre eux ont dormi à la section du Parti communiste du XX e arrondissement.
Marie Ottavi
Le Parisien , mercredi 10 décembre 2003