| publié le 13 décembre 2003 |
Les exilés qui, depuis des mois, survivent à la rue dans le Xème arrondissement de Paris ont été accueillis dans les locaux de Médecins du Monde (62, rue Marcadadet, 75018 Paris). Ils y sont hébergés la nuit, entre 20h et 8h du matin. Cet accueil a commencé le 11 décembre et se prolongera jusqu’au 15 décembre. Par cette action, MdM entend protester contre la situation qui est imposée aux exilés par les pouvoirs publics.
D’autres organisations leur ont apporté leur appui de la même manière. Les exilés viennent ou vont ainsi d’être successivement accueillis par :
– Un squatt de Montreuil le 3 décembre
– Autre Monde, le 4 décembre 2003
– A la rue le 5 décembre
– le PCF du 10e le 6 décembre
– le PC du 13e, le 7 décembre :
– France Libertés, le 8 décembre
– le PCF du 20e, le 9 décembre
– le PCF du 16e le 10 décembre
– Médecins du Monde, les 11,12, 13, 14 et 15 décembre.
Ces Irakiens, Afghans, Iraniens, Kurdes ou Soudanais, etc. ont fui leur pays et ne savent pas encore si la France va constituer pour eux une simple étape ou s’ils vont y demander l’asile. A Paris, à Calais et ailleurs, la plupart survivent à la rue dans des conditions d’une extrême précarité. Faute de l’accueil respectueux de leur dignité qui leur est refusé - qu’il s’agisse d’hébergement, d’information juridique, d’aide en matière de santé -, ils sont souvent poussés à poursuivre leur chemin vers des cieux plus hospitaliers. C’est ainsi que beaucoup d’entre eux finissent par renoncer à solliciter la protection de la France, de même qu’ils ont renoncé à le demander dans les autres pays qu’ils ont pu traverser.
Certes, il existe un règlement européen - Dublin II - qui rend responsable du traitement d’une demande d’asile dans l’Union européenne le premier pays de cet espace où arrive le demandeur.
De fait, les exilés du Xè à Paris sont l’une des preuves de l’absurdité de cette politique et du gâchis humain auquel elle conduit : des mois d’errance à travers l’Europe.
Face à cette situation, le Collectif de soutien des exilés du 10ème arrondissement de Paris demande aux pouvoirs publics d’instituer une véritable politique nationale d’hébergement et d’orientation des étrangers primo-arrivants pendant quelques jours de façon à les accueillir et à les informer pour qu’ils puissent ensuite choisir leur destin dans des conditions satisfaisantes.
Il demande aussi l’admission systématique en centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA) de ceux d’entre eux qui solliciteraient ensuite l’asile.
Avec Médecins du Monde, il demande enfin un rendez vous urgent au Ministère des affaires sociales pour étudier les solutions à mettre en place.