Communiqué d’Act Up-Paris
| publié le 22 décembre 2003 |
Ce soir, Act Up-Paris accueillera dans ses locaux des dizaines de réfugiés pour qu’ils puissent y passer la nuit dans des conditions supportables. Nous dénonçons l’indifférence totale dont témoignent les divers responsables (DDASS, Mairie de Paris et Etat) vis-à-vis de ces personnes.
Ces hommes sont Irakiens, Afghans, Iraniens, Kurdes, etc. Ils ne savent pas encore s’ils vont rester en France et y demander l¹asile. Ils sont tenus dans la plus grande ignorance de leurs droits par les pouvoirs publics. Depuis la fermeture du centre de Sangatte, qui les a poussé à l’errance, aucune information ne leur a été donnée sur le moyen de prétendre à l’asile, à un logement stable ou encore à une protection sociale. Les dispositifs d’hébergement d’urgence et le Samu social sont saturés et inadaptés à leur situation. Ils sont donc pour la plupart contraints de survivre dans la rue.
Nicolas Sarkozy et l’UMP se sont réjouis de la fermeture de Sangatte sans proposer aucune solution concrète à ceux qui y résidaient. Les mêmes ont révisé le droit d¹asile, dans un sens extrêmement restrictif tant au niveau national qu’au niveau européen. La situation dramatique des exilés du Xème montre bien l’absurdité criminelle de ces dispositions.
La Mairie de Paris, de son côté, refuse de faire quoi que ce soit, redoutant (voir le quotidien 20 minutes du 22 décembre) de créer un appel d’air et de faire de la ville un " nouveau point d’ancrage ". Bertrand Delanoë et Tony Dreyfus devront rendre des comptes de leur indifférence. Les exilés du Xème doivent-ils crever de froid et de faim afin de décourager de futurs exilés de venir à Paris ?
Les privations et le froid menacent déjà la santé des exilés du Xème. Mais leur errance a d’autres conséquences. Quand vos priorités sont de trouver de quoi manger, se chauffer, se loger, quand vous bénéficiez d¹une protection sociale au rabais, vous n’avez que peu de temps pour penser à la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce d¹une infection comme le VIH. Combien de personnes sont séropositives sans le savoir, car le dépistage représente pour elles un luxe ? Combien le savent, mais n’ont pas le temps ou les moyens d’une prise en charge de qualité ?
Pour toutes ces raisons, Act Up-Paris soutient les actions et les revendications du collectif des exilés du Xème. Nous réclamons notamment l’ouverture très rapide d¹un centre de pré-accueil et d’orientation pour ces exilés, et l¹admission immédiate dans des centres d¹accueil de demandeurs d’asile (CADA) de ceux d’entre eux qui ont sollicité la protection de la France.