| publié le 25 décembre 2003 |
PARMI LA TRENTAINE de personnes attablées hier dans le nouveau Resto du coeur, une dizaine de Kurdes irakiens ont brandi des pancartes à l’arrivée de Bertrand Delanoë : « Le maire de Paris ne veut pas des exilés ».
Depuis quelques années, et encore davantage depuis la fermeture du centre de Sangatte, de nombreux demandeurs d’asile errent autour de la gare de l’Est, frappent à la porte des centres d’hébergement de la capitale, et font la queue aux distributions de repas. Des représentants du collectif des exilés du X e arrondissement ont donc profité hier de la visite officielle pour rencontrer le maire, auquel ils demandent un lieu pour recevoir dignement ces gens.
« Je veux continuer à soutenir la démarche de France terre d’asile en faveur des primo-arrivants, leur a répondu Bertrand Delanoë. Je suis favorable à ce que des services leur soient offerts dans le cadre de notre système d’aide aux exclus. Mais je refuse de faire un mini-Sangatte à Paris.
A la proposition de lieu spécifique, c’est non, et je pense que ce ne serait pas un service à leur rendre. » Le maire de la capitale, rappelant dans ce domaine le désengagement de l’Etat, n’a pas du tout apprécié que le collectif compare sa politique sociale à celle de François Fillon (le ministre des Affaires sociales était lui aussi dans le XIII e , hier, où il visitait avec Dominique Versini la Cité refuge, centre d’hébergement de l’Armée du salut). « La vie est longue, il y aura un avant et un après-Delanoë. Cette bonne conscience à court terme qui veut qu’on mette sur le même plan des politiques de solidarité réelles et pas de politique de solidarité... on verra bien ce que ça donnera », a-t-il ajouté, risquant même : « ... ça donnera peut-être un Le Pen ».
F.H.