par jean-pierre alaux | publié le 3 janvier 2004 |
Pour la troisième nuit consécutive, l’AGECA (Association pour la gestion d’un centre d’animation culturelle, 177, rue de Charonne, Paris 11) a accueilli les exilés. Elle l’a fait magnifiquement en favorisant notamment un très long moment de vraie fête autour d’un coucous mémorable (voir ci-dessous la genèse de ce coucous). Pas mal de membres de l’AGECA ont participé au dîner agrémenté de chants et de danses kurdes, et arrosé de champagne.
Les exilés ont manifestement été touchés par cet accueil, dont beaucoup me semblent susceptibles de garder le souvenir longtemps.
Un certain nombre d’entre eux - ce fut aussi le cas à l’hôtel Etap d’Aubervilliers - avaient décidé d’aller assister aux festivités de la Tour Eiffel et des Champs Elysées. Ils nous ont donc quitté au square Alban-Satragne pour vivre leur vie de touristes, puis nous ont rejoints par petits groupes tout au long de la nuit. Nous avons quitté l’AGECA vers 14 heures.
GENESE DU COUCOUS DE LA SAINT-SYLVESTRE
C’est une belle petite histoire.
Il était une fois, hier 30 décembre, un besoin de bouilloires électriques pour le thé des exilés. Yves, salarié de l’AGECA, qui habite au dessus de l’association, en parle aussitôt à ses voisins, parmi lesquels un cuisinier-restaurateur marocain. Celui-ci propose instantanément d’offrir un couscous pour 30 personnes aux exilés dans la nuit de la Saint-Sylvestre.
Nous sommes reconnaissants, mais nous expliquons qu’il n’est pas possible de n’alimenter qu’une partie du groupe.
Le président de l’AGECA décide sur le champ de financer le complément. C’est alors le restaurateur qui hésite : il n’a guère le temps, dans l’après-midi du 31 décembre, de cuisiner un coucous pour 80 convives, d’autant qu’il reçoit 12 de ses amis à son domicile le soir. Il demande donc à réfléchir.
Aujourd’hui, sa décision est prise : pour pouvoir préparer le coucous en toute tranquillité, il ferme son restaurant à midi ; et pour être tout à fait libre le soir, il repousse la réception de ses amis au lendemain.
C’est ainsi que les exilés pourront réveillonner vers 22 heures à l’AGECA.