| publié le 27 décembre 2003 |
Monsieur Benoît Normand, Conseiller du Ministre des affaires sociales
Monsieur Bertrand Delanoé, Maire de Paris
Madame Mylène Stambouli, Maire-adjointe
Monsieur Tony Dreyfus, Maire du 10ème arrondissement
Madame Nicole Michel, Direction des populations et des migrations (DPM)
Ministère des affaires sociales
Monsieur Costes, Directeur de la DDASS de Paris
Objet : Mise au point sur l’attitude du Collectif en matière
d’information des exilés sur le dispositif d’hébergement d’urgence.
Soyons clairs puisque des bruits, qui ne sont pas apparus par hasard,
courent sur l’attitude du Collectif de soutien des exilés du X^ème
arrondissement de Paris en matière d’information des exilés sur les
hébergements d’urgence.
Premièrement - il s’agit là d’un rappel -, le Collectif vous a demandé à
plusieurs reprises :
– de faire en sorte que tous les demandeurs d’asile qui en éprouvent
le besoin bénéficient d’un accueil dans les seuls centres spécialisés en
la matière, à savoir des CADA (centres d’accueil des demandeurs d’asile).
– d’ouvrir des centres d’accueil et d’information aux étrangers
primo-arrivants, destinés à leur assurer une étape dans des conditions
satisfaisantes de dignité au terme de laquelle ils choisiraient leur avenir.
Deuxièmement, ces revendications qui paraissent de bon sens à quiconque
prétend éprouver le souci de préserver la dignité des exilés, sont
incompatibles avec leur placement dans des centres d’hébergement
d’urgence qui, tels qu’ils sont conçus, ne respectent la dignité
d’aucune des personnes qui y trouvent refuge.
Troisièmement, en dépit de cette appréciation générale, le Collectif
informe au jour le jour les exilés des possibilités d’hébergement du
dispositif d’urgence de façon que chacun d’entre eux puisse se
déterminer en toute liberté à cet égard.
Quatrièmement, la qualité des informations que le Collectif peut donner
aux exilés dépend de la nature et de la qualité des informations que
l’administration transmet au Collectif. Or, il se trouve que :
– les administrations compétentes ne cessent d’expliquer au Collectif
que, si les exilés sont hébergés dans le dispositif d’urgence, d’autres
sans-domicile fixe ne le seront pas, ce qui signifie que ce dispositif
est à ce point quantitativement insuffisant qu’il faudrait bénéficier de
faveurs pour avoir l’assurance de pouvoir y dormir ;
– dans ce contexte de pénurie, le jeudi 18 décembre par exemple, les
exilés qui se sont présentés au centre du boulevard Ney, lequel avait
été signalé dans la journée comme disposant de places libres, en ont été
refoulés.
Cinquièmement, quelles que soient les disponibilités du dispositif
d’hébergement d’urgence, une notable partie des exilés ne souhaitent pas
y être hébergés. Ils estiment ne pas être, comme ils nous l’expliquent,
"des mendiants" .
C’est pourquoi le Collectif de soutien et les exilés qui partagent les
mêmes convictions continueront à demander au gouvernement d’abandonner
sa politique de dissuasion à l’encontre des étrangers primo-arrivantset
des demandeurs d’asile, et de les accueillir dignement en ouvrant, à
leur intention, des centres adaptés à leurs besoins.
le Collectif de soutien