Journée européenne d’actions en faveur des migrants
| publié le 28 janvier 2004 |
La CIMADE et le Collectif de soutien des exilés du Xe arrondissement de Paris appellent à un rassemblement le vendredi 30 janvier 2004, entre 8 heures et 10 heures du matin, devant le centre de réception des étrangers de la préfecture de police de Paris (219, rue d’Aubervilliers, Paris 19e), dans le cadre de la journée européenne d’action en faveur des migrants.
Depuis la fermeture du centre de Sangatte en novembre 2002, les environs de la Gare du Nord à Paris sont devenus le point de passage de centaines de réfugiés irakiens, iraniens, afghans, en quête d’asile dans un pays d’Europe. Ces exilés du Xe arrondissement se trouvent dans la même situation que les 63 000 étrangers qui, de septembre 1999 à novembre 2002, se sont succédé dans le camp de Sangatte.
Ils ne sont ni une exception ni une particularité. Comme des milliers d’autres, ils se trouvent dans une impasse créée à la fois par la réglementation nationale relative à l’entrée et au séjour des étrangers (principe de fermeture des frontières) et par la réglementation nationale relative à l’asile (90% de déboutés, empêchement de travailler pendant la procédure, saturation du dispositif national d’accueil, etc.). A cela s’ajoute le règlement européen "Dublin 2" du 18 février 2003 sur la détermination de l’État de l’Union responsable de l’examen d’une demande d’asile. Dans le contexte actuel d’inhospitalité générale en Europe, cette politique entraîne l’errance des exilés à travers l’Union.
En France, la nouvelle législation sur le droit d’asile amène un nouveau durcissement de l’accès au statut de réfugié et s’organise autour de la dissuasion des demandeurs, par la limitation des recours, la multiplication des obstacles à l’enregistrement des demandes, la restriction des critères d’admission au statut. A cela s’ajoute la politique d’« assainissement » de l’OFPRA qui va encore ajouter des milliers de sans-papiers aux dizaines de milliers qui le sont déjà. Une mesure de régularisation ne pourra être évitée et les modalités de réexamen des demandes de protection pour ces victimes de procédure expéditives devront être envisagées.
A Paris, la pratique illégale de limitation du nombre de demandeurs admis à l’antenne préfectorale de la rue d’Aubervilliers (19ème) laisse dans la rue pendant parfois plusieurs jours des hommes et des femmes demandant tout simplement le respect de leurs droits.
Tout cela est le fruit d’une politique. Aucun bricolage humanitaire n’en viendra à bout. A un problème politique, il n’existe d’autres solutions que des changements de politique. C’est à une mobilisation autour de cet objectif qu’appelle le rassemblement du vendredi 30 janvier 2004 devant le centre de réception des étrangers de la préfecture de police de Paris.