Communiqué de presse
| publié le 7 avril 2004 |
Le Collectif de soutien des exilés du Xè arrondissement de Paris appelle une nouvelle fois à un
rassemblement
devant le centre de réception des étrangers de la Préfecture de police de Paris (218, rue d’Aubervilliers, Paris, 19è), en soutien à la grève des personnels du centre de réception des étrangers qui dénonce les conditions indignes de réception des étrangers.
Depuis des mois, le collectif de soutien des exilés du Xè arrondissement de Paris dénonce l’absence d’accueil des primo arrivants et des demandeurs d’asile en France et interpelle les pouvoirs publics.
Menant une véritable politique de dissuasion à leur égard, laissant dans les rues des centaines d’exilés, dont beaucoup de mineurs, sa gardant de les informer de leurs droits en France, le gouvernement et la préfecture multiplient les obstacles et les atteintes à la dignité des étrangers demandeurs d’asile.
Cette démarche se situe dans le contexte d’un durcissement français et européen des lois sur le droit fondamental d’asile, dont le secrétaire général de l’ONU lui-même craint qu’il soit définitivement annihilé (allocution de Kofi Annan devant le Parlement européen, 29 janvier 2004).
Les exilés qui ont surmonté tous les obstacles aux frontières et qui ont eu la chance d’être informés de leurs droits se rendent au centre de réception des étrangers de la préfecture afin d’y retirer un dossier de demande d’asile qu’ils devront déposer à l’OFPRA.
Depuis des mois, la préfecture limite l’accès à ces centres, en mettant en place un système illégal de quota. Les vexations, humiliations et violences du personnel policier en poste devant le centre sont monnaie courante. Tout est fait pour décourager les exilés de demander l’asile en France. A cela s’ajoute une dégradation constante des conditions de travail pour le personnel de ces centres.
Indigné par ces traitements et placé dans des conditions de travail empêchant un accueil humain des étrangers, le personnel du centre de réception a déposé un préavis de grève, pour avoir une chance d’être entendu. La CGT de la préfecture de police avait déjà, le 24 mars dernier, lancé un appel à rassemblement qui avait regroupé 22 organisations politiques, associatives et syndicales et plusieurs élus de la région parisienne, mais aucun résultat.
Le personnel du centre de réception de la rue d’Aubervilliers renouvelle donc son appel et se met en grève, soutenu par le collectif de soutien des exilés du Xe arrondissement de Paris.