| publié le 30 avril 2004 |
Depuis un an, le Collectif de soutien des exilés du Xème arrondissement aide des Afghans, et des Kurdes d’Irak qui, depuis la fermeture du camp de Sangatte à la fin de l’année 2002, errent dans les rues de Paris, de Calais et d’autres villes françaises. Compte tenu de l’inhospitalité qui leur est opposée, beaucoup d’entre eux s’interrogent : resteront-ils en France ? y solliciteront-ils éventuellement l’asile ? ou poursuivront-ils leur errance à travers l’Europe à la recherche de cieux moins hostiles ? Ils sont ainsi entre 10 000 et 15 000 à transiter plus ou moins longtemps à proximité de la gare de l’Est.
Ce sont des étrangers qui ont fui des pays en conflit ou politiquement instables, dans lesquels les droits humains sont bafoués. Pour la plupart, ils ont franchi de nombreuses frontières et parcouru de nombreux pays, les uns non communautaires, les autres membres de l’Union européenne. Leur accueil n’y a pas été meilleur qu’en France.
Aux côtés de ces exilés, le Collectif de soutien pose publiquement des questions non résolues sur le droit d’asile et sur l’accueil des migrants en Europe.
Rien n’est prévu pour héberger et orienter les étrangers primo-arrivants qui, faute d’hospitalité et d’informations, ne savent ce qu’ils peuvent ou non demander.
S’agissant des demandeurs d’asile, nous avons obtenu, en mai 2003, une cinquantaine de chambres financées par la DDASS de Paris. En octobre, nos revendications ont contribué à la création de la " plate-forme de transit " gérée par France Terre d’asile (FTDA), dispositif d’attente en hôtels d’une affectation dans des centres d’accueil.
Quand de trop rares places se libèrent, les demandeurs d’asile sont dirigés soit vers des AUDA (Accueil d’urgence des demandeurs d’asile) sans guère de compétences en la matière et dotés de peu de moyens. Beaucoup quittent ces centres après quelques jours ou quelques semaines et, de ce fait, délaissent la procédure en cours d’examen de leur requête. Les plus chanceux vont dans des CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile). Ces derniers apportant une aide juridique et sociale beaucoup plus complète que les AUDA, nous y voyons un traitement inégalitaire que rien ne justifie, et contraire au droit français.
Signataires d’une lettre ouverte à l’attention de Monsieur Borloo, plusieurs organisations et le Collectif de soutien des exilés du Xè arrondissement de Paris seront reçues par son cabinet, le vendredi 30 avril, autour de 18h00.
Une manifestation partira Vendredi 30 avril à 17h00 du 176 rue de Grenelle (Paris 7ème) pour se rendre au 8, avenue de Ségur
(Le parcours de la manifestation est le suivant : bvd de Latour Maubourg, ave Lowendal, ave Duquesne)
Ont signé la lettre ouverte à Monsieur Borloo : AMF, ATMF, Autre Monde, Collectif de soutien, Droits devant, France Libertés, La Cimade, Les Alternatifs, Le PCF, Les Verts.