| publié le 2 décembre 2003 |
Avec Air Sarko, vous montez au ciel plus vite que prévu
Ce lundi 3 mars 2003, un charter européen pour Dakar et Abidjan a décollé de Roissy. Bien sûr, il faut empêcher ces déportations massives mais il faut savoir aussique les expulsions quotidiennes peuvent être massives sans recours à cette arrogance spectaculaire. Des dizaines d’Ivoiriens, Chinois, Tchetchene,... sont expulsés quotidiennement.
Il n’y a pas besoin de charters pour qu’il y ait des morts. En quinze jours, deux sans-papiers ont été tués à Roissy par les agents de la Police aux frontières (PAF). Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans et Mariam Getu Hagos un Somalien de 24 ans sont morts pendant leur expulsion. Ils sont morts tous les deux dans l’avion après que les policiers les ont maintenu pliés en deux en appuyant sur les omoplates pour les empêcher de crier et d’alerter les passagers. Le ministre de l’Intérieur Monsieur Sarkosi a qualifié ces décès de « dérapages » ; de la part des fonctionnaires de police...
Régulièrement en Europe, des hommes et des femmes sont tués lors de leur expulsion. La fréquence même des violences policières (dans la rue, les commissariats, les centres de rétention, les aéroports, etc.) confirment qu’elles ne sont pas accidentelles mais qu’elles sont bien le résultat de la politique de précarisation et d’exploitation des étrangers pauvres menée par la droite et par la gauche.
Ces deux sans-papiers sont morts dans des avions appartenant à la compagnie Air France qui depuis plusieurs années collabore et participe activement à la politique d’expulsion des étrangers.
Parce que nous jugeons ces pratiques inacceptables, nous devons agir :
– salariés des entreprises qui expulsent , dénoncez et exprimez votre refus de participer aux expulsions comme l’ont fait des pilotes allemands et plus récemment des syndicats d’Air France.
– passagers : avant même d’acheter votre billet exigez qu’il n’y ait pas d’expulsé à bord, dans l’avion, vérifiez qu’il n’y a pas d’étranger entravé (généralement dans le fond de l’avion et isolé des passagers par un rideau, si c’est le cas, exigez le débarquement de ce « voyageur contre son gré », refusez de vous asseoir, d’éteindre votre portable, d’attacher votre ceinture,...protestez auprès du personnel de bord.