| publié le 13 janvier 2005 |
Alors qu’ils refusent depuis deux ans (et beaucoup plus si on y ajoute Calais/Sangatte) toute politique minimale d’accueil, ils se mettent à distribuer des contraventions pour "camping sauvage sur la voie publique (sur trottoir gênant l’accès à une cabine téléphonique au moyen de cartons, matelas, couvertures...)" (sic).
C’était ce jeudi 13 janvier à 7h30 au square de Verdun (Paris 10e) à l’encontre d’un Afghan récemment arrivé que nous aidons à préparer sa demande d’asile (nous pouvons en fournir les documents).
Il est infirme : bras très abimé par une roquette...
Il revenait du Centre de réception des étrangers (CRE) de la préfecture de police de Paris (218, rue d’Aubervilliers) où il était allé dès 3h du matin pour tenter de demander une autorisation de séjour en vue de solliciter l’asile.
Ayant vu la foule qui se pressait devant les portes, il était revenu au square de Verdun, sachant par l’expérience tirée des nuits précédentes d’attente vaine devant le CRE qu’il ne serait pas admis à y entrer.
Il n’est évidemment pas question que cet Afghan paie son amende.
Le Collectif de soutien des exilés doit être considéré comme complice du délit, puisque l’un des obstacles à l’accès à la cabine téléphonique était le duvet que nous lui avions donné.
Alors la France ?
Collectif de soutien des exilés du 10e
Paru dans « le Parisien », 17 janvier 2005
Un SDF verbalisé pour « camping sauvage »
ILS SONT des milliers dans Paris, sans toit ni abri, à s’allonger sur des cartons pour s’isoler du froid et à empiler quelques effets, bien minces pour se protéger de l’humidité. Jeudi matin, c’est pour « camping sauvage » qu’a été verbalisé l’un de ces sans-abri. Il était 7 h 30 quand un policier s’est présenté à la hauteur du 10, avenue de Verdun (X e ), reprochant à un jeune Afghan, qui prépare sa demande d’asile en France avec l’aide d’associations, de gêner l’accès à la cabine téléphonique. Il lui a donc dressé un procès-verbal pour « camping sauvage sur le trottoir gênant l’accès à une cabine téléphonique au moyen de matelas, cartons, couvertures ». L’homme n’a pas été puni d’une amende mais devra se présenter devant le tribunal de police s’il reçoit sa convocation.