par 9ème collectif | publié le 9 mars 2005 |
Suite aux courriers du 6 et 8 mars derniers, nous aimerions apporter les précisions suivantes :
Nous, sans-papiers du 9ème Collectif, sommes venus à l’UNICEF, organisme international garant de l’application et le respect de la Convention Internationale sur les droits des enfants, convention ratifiée par la France et commémorée pour son dixième anniversaire le 20 novembre dernier, pour demander soutien, protection, et refuge face à la situation de danger dans laquelle se trouvent les enfants étrangers seuls ou dont les parents sont sans-papiers.
Dès notre arrivée, nous voulions avoir des contacts avec le Ministère de l’Intérieur qui est responsable de l’application de la politique répressive vis à vis des enfants étrangers (zones d’attente, centres de rétentions, cf. notre tract et dossier de presse), et avec les préfectures du département, qui refusaient depuis plusieurs mois de nous écouter.
Après plusieurs jours, seule la préfecture de police a fixé un rendez-vous avec le directeur des services des étrangers, qui a pris l’engagement de nous envoyer dès le lundi 7 mars dernier une liste de personnes qui seront régularisés (cf. fax adressé par le Directeur). A ce jour nous sommes toujours dans l’attente.
Si nous avons recours à ce type d’action c’est parce que la politique répressive du gouvernement contre les sans-papiers nous oblige à avoir une visibilité de notre mouvement pour dénoncer cette répression.
Nous espérons que l’UNICEF FRANCE, organisme humanitaire, comprendra la détresse des parents qui sortent le matin de chez eux et qui ne savent s’ils seront le soir aux côtés de leurs enfants, qui vivent dans des conditions d’extrême précarité, de stress, ce qui a des conséquences graves sur la santé et l’éducation des enfants (situation contraire à la convention internationale sur les droits des enfants art 9). Parents qui ont peur que leurs enfants leur soient arrachés et placés à la DDASS (sous prétexte de revenus non stables). Parents qui risquent de se trouver derrière les barreaux avec leurs enfants dans des centres de rétention où les conditions sont caractérisées par le surpeuplement, la promiscuité, la dégradation des locaux ou bien encore les violences et l’insécurité pour les enfants étrangers, ce qui est encore contraire à la convention internationale sur les droits enfants.
La présence des enfants étrangers et de leurs parents à l’UNICEF est l’expression d’une situation intenable, où les droits des enfants étrangers sont bafoués. L’UNICEF, dans le cadre de ses missions, doit être attentif, compréhensive, et à l’écoute jusqu’au bout face à cette détresse.
Depuis le début, nous demandons à l’UNICEF d’activer tous ses réseaux de soutiens politiques et médiatiques pour qu’ils puissent agir face à ce drame humain dont les enfants étrangers sont les premières victimes, de faire un communiqué de presse dénonçant cette situation et mettant les autorités devant leur responsabilité. Mais, nous déplorons le fait que la direction de l’UNICEF n’ait rien fait dans ce sens.
Nous réitérons notre demande dans ce sens.
Comptant sur votre compréhension, veuillez croire à l’expression de nos sentiments distingués.
Le 9ème Collectif des Sans-Papiers
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