| publié le 9 juin 2005 |
Des dizaines d’Afghans, de Kurdes irakiens, d’Irakiens et d’Iraniens « vivent » près de la Gare de l’Est. Ce sont eux qui discutent près des cabines téléphoniques dans l’allée de Verdun et au square Alban Satragne et dans différents lieux du Xéme. Ce sont eux qui placent leurs « baluchons » dans les arbres. Les cartons et couvertures par terre, c’est aussi eux.
Pour ces réfugiés, le Xème arrondissement de Paris est une impasse inhospitalière. Il n’existe pas d’accueil digne pour cette population, qui est le symbole d’un rejet politique.
En théorie, l’Europe applique le droit d’asile et donne protection aux persécutés et à ceux qui risquent de l’être.
Entre théorie et réalité, il y a la fermeture européenne des frontières ; il y a la sous-traitance de la violence contre les migrants auprès d’Etats non européens (Libye, Algérie, Maroc, par exemple) ; il y a les milliers de morts provoqués par cette guerre délocalisée qui ne dit pas son nom.
Entre théorie et réalité, il y a les exilés, victimes d’une politique européenne de dissuasion. Avant que ceux d’entre eux qui le souhaitent ne sollicitent l’asile, ils en sont en majorité écœurés par l’hostilité à laquelle ils se heurtent, à commencer par leur clochardisation forcée.
Entre théorie et réalité, il y a encore la dissuasion statistique, ces 90% des rejets qui, en France, servent de repoussoir.
La théorie ayant été ainsi neutralisée, il y a la réalité, celle d’une vaine errance des exilés à travers l’Europe.
Pour exiger des pouvoirs publics une pratique de l’asile qui ait quelque chose à voir avec la théorie de l’asile - accueil décent, information efficace, procédure équitable -, le Collectif de Soutien des Exilés du Xème arrondissement de Paris appelle à une nuit de protestation et de solidarité.
(entre la Gare de l’Est et le canal Saint-Martin)
Apporter duvets, oreillers, lampes de poche, nourriture, thermos, etc.
Tract de l’appel :
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