par exiles10 | publié le 9 décembre 2005 |
Un petit buffet sur tréteaux tenu par des riverains et voisins des Allées de Verdun à destination des exilés afghans à la rue qui, sauf exceptions, n’y étaient pas. Ils se trouvaient plus loin, aux alentours de l’église Saint-Laurent pour la distribution de soupe et l’attente des bus Atlas. En revanche, quelques anciens étaient venus ou passaient par là et se sont arrêtés.
On se les gèle. Entre 20 et 30 personnes se sont associées au pique-nique, parmi lesquelles pas mal de militant-e-s du Collectif, du PCF 10, des verts, pas mal aussi d’acteurs du groupe iranien d’aide Ambiance détendue à proximité des quatre ou cinq tentes-igloo qui marquent depuis quelques temps le paysage. Conversations en sous-groupes qui permettent d’évoquer la conversion prochaine de la caisse métallique qui sert de bureau de poste provisoire en kiosque pour exilés. Les élus du PCF annoncent qu’ils vont défendre cette proposition, issue d’une position commune adoptée en mairie. Ils préconisent un léger déplacement de la caisse de façon qu’elle soit sans doute moins visible.
Vers 22 heures, une poignée de résistants (au froid) gagnent le départ des bus Atlas pour assister à la dernière navette, celle qui laisserait invariablement sur le carreau des Afghans. On discute avec l’organisateur de l’opération. Il explique qu’il manque une cinquantaine de lits dans le centre d’hébergement "la Boulangerie" (boulevard Ney) pour que tous les SDF de Saint-Laurent puissent y être accueillis. Du coup, il applique les critères de sélection du plan Atlas : les vieux (plus on est jeunes, moins on a de chances), les malades, les autres s’il reste de la place. La plupart du temps, il y a des laissés pour compte. Notre témoin concède exiger désormais des malades la production d’un certificat médical (en substance : "sinon, ils déclareraient tous qu’ils sont malades" ; "il y a quelque temps, j’ai laissé passer un homme avec des béquilles, et le lendemain ils étaient 17 à en être équipés"). Quant à ceux qui paraissent être des mineurs, ils sont exclus s’ils ont l’air d’avoir effectivement moins de 18 ans. Rien n’est prévu pour les mineurs en terme d’hébergement d’urgence. Pour que la DDASS fasse un geste l’an dernier, il a fallu lourdement insister sur les risques de prostitution à partir du fait que des voitures suspectes attendaient chaque soir le départ du dernier bus pour faire des propositions aux mineurs abandonnés à leur sort. Pendant une semaine, les Captifs sont venus les chercher. Depuis lors, plus rien
Le vendredi 9 décembre, il n’est resté personne sur le carreau, ce qui paraissait exceptionnel.
Il ressort de cette rencontre qu’il nous faut revendiquer fortement 1) 50 places de plus à "la Boulangerie" et 2) l’ouverture quotidienne et immédiate d’un centre d’hébergement pour mineurs 3) Mobiliser les riverains
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