Qui sommes nous ?
par exiles10 | publié le 23 octobre 2005 |
Les premiers contacts du collectif avec les exilés du dixième arrondissement de Paris datent du 17 mars 2003. Suite à un appel des Verts 10ème , une “ maraude ” inter-organisations (formations politiques, associations, syndicats) a été organisée ce soir-là, avec le concours d’interprètes en kurde et en persan. Le collectif s’est constitué après cette première rencontre.
Très rapidement, le collectif a constaté l’absence totale de soutien de la part des pouvoirs publics. Rien n’était prévu pour leur venir en aide, pour les informer, les soigner etc. Chaque semaine, le collectif se réunit selon deux formules : la réunion du mercredi est consacrée à l’action du collectif, celle du samedi appelé « assemblée générale » étant consacrée à l’information et l’aide directe aux exilés.
Au delà des solutions concrètes à apporter aux exilés (accompagnement social, médical, juridique, recherche de logement, orientation vers les distributions de nourriture...) - pour lesquelles le Collectif est mal armé (sans local, sans statuts, sans argent ou presque) -, le collectif s’efforce de mener surtout une lutte politique et tente de mettre les pouvoirs politiques face à leurs responsabilités. Ces politiques - nationaux et locaux - n’abandonnent pas les exilés à leur sort par simple négligence. C’est leur manière de les dissuader de demeurer en France et/ou d’y solliciter l’asile.
L’un des objectifs du collectif est donc d’obtenir à leur profit un statut protecteur leur permettant de sortir de la précarité et de vivre dignement, notamment les mineurs qui constituent une part croissante des exilés, tout autant négligée et dissuadée que celle des adultes. Les exilés ont fui leurs pays parce qu’ils n’y voyaient plus d’espoir (Afghanistan, Irak, Iran...), risquant leur vie pour un rêve légitime de vivre mieux. Ils se retrouvent dans un « continent » européen et un pays - la France - qui les considèrent comme des « patates chaudes ». Les victimes disent elles-mêmes être « traitées comme des chiens ».
Parce qu’ils sont isolés et vulnérables, le collectif doit être vigilant.
Il doit l’être tout particulièrement à l’égard de la police qui mène des actions visant à intimider les exilés, afin qu’ils s’éparpillent dans Paris et qu’ils quittent le pays. La réunion d’exilés dans un même lieu rend le problème des exilés tout à fait visible, ce que veulent éviter les autorités.
Lorsqu’ils ont réussi à surmonter tous les obstacles et parviennent à demander l’asile en France, seuls 10% d’entre eux obtiennent le statut protecteur de réfugié. Les autres sont condamnés à l’exil et à la précarité.
La lutte que mène le collectif est permanente et difficile, mais elle n’est pas sans résultat.
Le collectif, par son action, a en effet obtenu la création d’une plate-forme de transit et d’accueil des exilés, disposant à l’origine de 140 places. Les avancées du collectif ne sont jamais acquises et le contexte européen et national des lois sur l’asile et sur l’immigration ne vont pas dans un sens favorable aux exilés, bien au contraire.
Actuellement, le collectif prépare un guide d’information à destination des exilés, traduit en plusieurs langues, afin de suppléer aux carences des pouvoirs publics.
Si les résultats sont difficiles à obtenir, l’action du collectif a d’ores et déjà permis que l’existence et la situation des exilés soient mieux connues. La sensibilisation du public et des élus est la première étape indispensable à la prise en compte des exilés.
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