Communiqué de presse
| publié le 19 mars 2006 |
En 2002, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, décidait de fermer à grand renfort de communication médiatique le centre de Sangatte (Nord Pas de Calais) par lequel passaient des milliers d’exilés en partance pour l’Angleterre. Or si Sangatte a disparu du paysage, les exilés eux sont encore là, à Sangatte ou à Paris, errant dans les rues sans plus aucune structure adéquate pour les accueillir.
Des Afghans, des Kurdes, des Irakiens ou encore des Iraniens sont passés par les rues du Xe arrondissement de Paris, aux alentours de la Gare de l’Est, hésitant entre demander asile à la France ou espérer rejoindre l’ « eldorado » britannique.
Des centaines de personnes vivent aujourd’hui dans le 10ème arrondissement dans des conditions d’une extrême précarité, déambulant dans la rue durant la journée, en attente d’un repas servi le soir par la soupe populaire devant l’église St Laurent. Trois bus mis en place par la RATP sont censés les amener ensuite dans des hôtels et foyers d’accueil. Mais tous les soirs, par manque de place, plusieurs dizaines d’exilés dorment dehors, dont parmi eux, honte absolue, des mineurs.
La politique menée vis-à-vis de ces populations va à l’encontre des obligations de la France, notamment des conventions internationales qu’elle a ratifiées concernant les mineurs ou encore les droits fondamentaux de la personne.
Les mineurs isolés constituent une proportion importante des migrants survivant dans les rues du 10ème. En dépit de leur droit inaliénable à une protection de la part de l’Etat, nombreux sont ceux qui se retrouvent à la rue, clochardisés par l’insuffisance des dispositifs de prise en charge de l’Aide sociale à l’enfance ou des associations spécialisées.
Les pouvoirs publics semblent nier le plus souvent l’existence de ces mineurs ou refusent même de la voir.
Malgré les multiples sollicitations, les différents gouvernements refusent depuis 3 ans d’assumer leurs responsabilités en matière d’accueil des exilés, mineurs ou non. Et la fin prochaine des hébergements d’urgence hivernaux ne règle pas la question des exilés qui vont être encore nombreux à errer dans les rues.
Une association, le Collectif de soutien des Exilés du 10ème, se bat depuis trois ans pour aider ces populations et mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités.
En signe de solidarité, madame Alima Boumediene-Thiery, sénatrice de Paris (les Verts), se rendra ce soir, vendredi 17 mars, auprès des Exilés du 10ème afin de constater cet état de fait et pour soutenir l’association et ces étrangers que la France refuse d’accueillir dignement.