| publié le 10 avril 2006 |
Cette année, sans doute sous la pression des observateurs quotidiens du Collectif de soutien des exilés, les structures chargées de l’hébergement des personnes en difficulté et celles chargées de l’accueil des mineurs étrangers isolés, ont un peu modifié leur dispositif.
En décembre dernier, au moment de Noël, une vingtaine de mineurs attendaient dans le froid (il faisait -5°) le bus du dispositif Atlas, chargé de l’accompagnement des SDF vers des lieux d’hébergement. Personne ne semblait s’inquiéter de leur sort.
Ce n’est que le 25 janvier que la DDASS de Paris et les associations en charge de l’accueil des mineurs étrangers ont décidé d’« aménager » leur dispositif.
Il aura fallu un mois, durant lequel nous n’avons cessé de dénoncer les conditions de vie inadmissibles de ces jeunes et de les envoyer systématiquement vers l’association « Aux captifs la Libération » pour qu’ils puissent au moins manger et être à l’abri dans la journée et pour obtenir une réaction des différentes structures.
Une trentaine de places d’hébergement « temporaire et d’urgence » étaient alors ouvertes via « France Terre D’Asile » (FTDA) et « Enfants du Monde Droits de l’Homme » (EMDH).
Mais le nombre de mineurs restant dans la rue le soir n’a cessé d’augmenter. Ils étaient encore près d’une vingtaine à essayer de prendre le bus Atlas le soir.
Le 16 février, la présence quotidienne du Collectif ajoutée à l’apparition d’indices de « drague » de certains des jeunes afghans par des prédateurs, la DDASS décidait d’autoriser l’association « le Cœur des Haltes » (l’association qui gère l’accès aux bus Atlas) à admettre dans les centres d’hébergement d’adultes et donc dans les bus Atlas les mineurs de plus de 16 ans.
Fin février, un quatrième bus a été mis en place, compte tenu du passage au niveau 2 du plan d’urgence hivernale. Fait exceptionnel, le quatrième bus sera maintenu jusqu’au 23 mars.
Le 6 mars, ils étaient néanmoins 35 mineurs à attendre dans le froid et, le 20 mars, à la veille de la suppression du quatrième bus, ils étaient une soixantaine. Chaque soir quelques-uns d’entre eux étaient contraints de coucher dehors.
La solution « temporaire » d’hébergement et la possibilité pour les plus de 16 ans de monter dans les bus Atlas n’a rien résolu. Et, ce qui est plus grave, l’association « Aux captifs la Libération » a décidé de réduire sa capacité d’accueil de jour. Alors que plus de quatre-vingt mineurs étrangers isolés étaient recensés, cette association a décidé de n’en accueillir que 20, quatre jours par semaine et par roulement. C’est ainsi que seuls 40 mineurs ont pu bénéficier d’un accueil de jour de deux jours par semaine.
Le compte-rendu complet des maraudes se trouve sur le doc ci-joint.