AFP 05.04.06 | 11h30
| publié le 10 avril 2006 |
Le service britannique des prisons a publié un rapport très sévère mercredi sur trois centres gérés par les services britanniques d’immigration en France, à Calais et ses environs (nord-ouest), soulignant qu’un des centres était qualifié de "chenils" par le personnel lui même. Selon Ann Owers, inspecteur en chef des prisons britanniques, les cellules de 4 mètres sur 3 dans lesquelles sont gardés les candidats à l’immigration vers la Grande-Bretagne, au terminal marchandise de Coquelles, sont "totalement inadéquates, et les conditions sanitaires sont insuffisantes pour des personnes qui souvent avaient voyagé jusque là dans des conditions très difficiles, à l’arrière de camions". Les trois centres, au port de Calais et aux terminaux pour marchandises et pour touristes de Coquelles, sont utilisés par les services britanniques de l’immigration pour filtrer les candidats à l’immigration vers le Royaume-Uni. Londres en assure la gestion, via la société privée Group 4 Securicor. Selon le rapport du service britannique des prisons, les cellules du terminal marchandise de Coquelles sont dans un tel état que le personnel en parle comme des "chenils". Ces cellules, qui peuvent contenir jusqu’à six personnes en même temps, femmes, hommes et enfants mélangés, sont seulement équipées d’un trou dans le sol pour faire office de WC. Autre problème, selon ce rapport : le personnel de Group 4 Securicor n’a aucune idée de la législation à appliquer, française ou britannique, en cas de problème avec un immigrant. Selon les chiffres publiés dans ce rapport officiel britannique, les candidats à l’immigration passent en moyenne 7 heures et demi dans les cellules de ces centres, avec un maximum de 12 heures environ. Le centre du port de Calais à lui seul a vu passer 661 immigrés entre mai et juillet 2005, dont 11 enfants.