| publié le 23 juin 2006 |
toutes les informations sur le site http://communia.org/caravana/
Première Caravane à Ceuta
En novembre 2005, les polices espagnole et marocaine assassinent de nombreux migrants au moment où ils essayaient de franchir le mur qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Quelques jours plus tard, différents réseaux d’activistes européens décident de réagir et organisent à Ceuta la première Caravane Européenne pour la liberté de circulation. Sur deux jours, cette Caravane combine actions de dénonciations et moments d’échanges avec les migrants retenus dans le CETI (Centre de séjour temporaire pour immigrants).
Frontières intérieures
Mais la frontière n’existe pas seulement à Ceuta. La frontière n’est plus seulement une limite géographique séparant deux pays, mais un dispositif complexe de contrôle qui détermine qui a des droits et qui n’en a pas. D’un côté, l’Union Européenne délègue le contrôle de ses frontières à des pays tiers tel le Maroc, la Libye, la Turquie. De l’autre, elle démultiplie les dispositifs de contrôle des migrants au coeur de son territoire : contrôles et détentions arbitraires dans les gares, les trains, les bureaux de postes, les écoles, les hôpitaux, prolifération de centres de rétentions, constante menace d’expulsion, subordination du droit à l’existence à un emploi.
Barcelone : Métropole et auto-organisation des migrants
De ce point de vue Barcelone n’est pas une exception.
En tant que métropole économique possédant une importante population migrante, elle joue un rôle de premier plan dans l’élaboration et la concrétisation de ce régime des frontières et dans le même temps, Barcelone est également le théâtre d’intenses luttes et processus d’auto-organisations des migrants.
Un nouveau centre de rétention
Le contexte barcelonais suppose un front supplémentaire. À Barcelone est inauguré cette année un nouveau centre de rétention qui sera le plus grand d’Espagne et qui remplacera l’actuel centre de rétention (la Verneda). Le Centre de rétention de la Verneda a été dénoncé à plusieurs reprises par des institutions internationales de défense de droits de l’homme et par les mouvements sociaux les plus divers.
L’ouverture du nouveau centre est présentée par l’administration comme une « amélioration » des conditions d’enfermement des migrants.
Décret Municipal : Criminaliser la pauvreté
D’autre part, la mairie a approuvé récemment un décret municipal inspiré des politiques « Tolérance Zéro » qui criminalise la pauvreté à travers la sanction de comportements tels que la vente itinérante, le travail sexuel, la mendicité, etc. Certaines activités parmi lesquelles les activités politiques sont définies comme une " utilisation abusive de l’espace public" : réunions dans la rue, diffusion de tracts, collage d’affiches, pancartes sur les balcons, etc... Ces politiques, qui se généralisent partout en Europe, montrent que les migrants ne sont pas les seuls menacés par le développement du contrôle et de la répression. Les frontières intérieures se multiplient pour nous touTEs, et plus particulièrement pour les chômeurs et travailleurs précaires.
La Caravane Européenne pour la liberté de circulation
La caravane se veut être un pas de plus dans la construction et le renforcement d’un mouvement européen pour la liberté de circulation et la fermeture des centres de rétention. Cette Caravane est passée par Ceuta en novembre, elle passera par Barcelone en juin afin de dénoncer les politiques européennes en matière d’immigration (augmentation progressive des dispositifs de contrôle, augmentation des expulsions, impossibilité d’accéder à un statut régulier). La caravane souhaite relier les différents réseaux qui, l’année dernière, ont pris part à la journée de mobilisation du 2 avril et les réseaux de migrants présents à Barcelone. Nous espérons aussi que cette Caravane trouve une continuité dans d’autres villes européennes.
En outre, les rencontres Fadaiat pour les libertés de circulation et de connaissance se déplaceront de Tarifa à Barcelone. Pendant une semaine, elles fonctionneront comme un lieu réflexion et d’échange d’expériences, comme un centre de ressources pour la Caravane.
Nous voulons que, du 23 au 25 juin, Barcelone soit traversée par touTEs pour rendre visible et dénoncer les frontières intérieures, réaliser des assemblées communes entre précaires et migrants. Nous voulons aussi appeler à une manifestation européenne avec trois revendications principales : Régularisation sans condition de tous migrants ce qui se trouvent déjà en Europe, liberté de circulation, fermeture des centres d’enfermement des étrangers, et fin de l’externalisation du régime de frontières. Nous vous attendons.
Première proposition posée par l’espace Desobedientes de la fronteras (Barcelone), Caravane Européenne par la Liberté de circulation, seconde étape Barcelone, troisième étape...