| publié le 29 juin 2006 |
Manifeste soumis à la signature de collectifs et d’individus qui souhaitent dénoncer la politique européenne des frontières et exiger la fermeture des Centres d’enfermement des étrangers et le retrait de toutes les poursuites après l’action du 24 juin 2006 menée contre le centre d’enfermement pour étrangers de Zona Franca à Barcelone.
Vous pouvez signer ce manifeste en ligne
(texte du manifeste en plusieurs langues)
Vous pouvez également écrire à
emma@samizdat.net ou
fatimatta@sindominio.net
Plus d’informations sur la seconde caravane européenne pour la liberté de circulation (Barcelone 24-25 juin 2006) dans le cadre de laquelle s’est déroulée l’action de Zona Franca :
– en français
– en espagnol
– en italien
– en anglais
– en allemand
Barcelone, Europe, juin 2006
Contre la politique européenne des frontières, pour la fermeture des Centres d’enfermement des étrangers, pour le retrait de toutes les charges après l’action du 24 juin 2006 contre le centre de détention de Zona Franca (Barcelone).
Depuis l’automne dernier, les images de l’horreur que produit le régime européen des frontières ne cessent de nous parvenir par la presse, la télévision, les blogs... Les morts sur les grillages de Ceuta et Melilla, les expulsions en plein désert du Sahara, les naufrages sur les côtes des Iles Canaries, les accords bilatéraux signés par certains pays africains par lesquels ils expulsent les non-nationaux en échange de contreparties financières considérables, l’envoi par l’Union européenne de patrouilles navales et aériennes pour contrôler les côtes des Iles Canaries et de l’Afrique Occidentale... Ces images sont celles d’une guerre qui ne dit pas son nom, menée aux frontières extérieures européennes contre des hommes et des femmes dont le seul crime est d’avoir tenté d’arriver en Europe, à la recherche d’une vie meilleure.
Les migrations Sud-Nord, tout comme par le passé les migrations campagne-ville, sont un processus irréversible. Pourtant, l’Union européenne s’obstine à ne traiter cette question que sur le mode répressif. Non seulement à « l’extérieur », aux frontières externes de l’UE ou dans les pays de transit migratoire, sous-traitants de la gestion des mouvements de personnes vers l’Europe. Mais aussi, de plus en plus, dans nos villes : les contrôles d’identité se multiplient partout - stations de métro, agences de voyages, bureaux de poste. L’objectif n’est pas tant d’identifier et d’expulser tous les migrants extra-communautaires sans permis de séjour que de faire peser sur eux en permanence la menace de l’expulsion, et de maintenir une partie de plus en plus importante de la population dans un statut subalterne. Ainsi, les citoyens et citoyennes migrant(e)s extra-communautaires qui vivent et travaillent dans l’UE voient leur statut légal, leur sécurité, leur liberté de circulation soumis à l’arbitraire de législations d’exception. La peur et l’incertitude imprègnent leurs vies mais aussi nos villes et notre quotidien.
Les événements du samedi 24 juin 2006 dans le CIE (Centro de Internamiento para Extranjeros) de Zona Franca, situé dans la banlieue de Barcelone, un centre de détention pour étrangers en construction, sont une preuve supplémentaire de la politique répressive, exclusivement policière et militaire, adoptée par le gouvernement Zapatero et par tous les gouvernements de l’UE dans leur politique des frontières. Ils le sont par le lieu où ils se sont déroulés : les Centres de détention sont l’exemple même de l’arbitraire et du déni des droits qui fondent le régime européen des frontières. Dans ces prisons pour migrants sont enfermées des personnes dont le seul crime est d’exister et de vouloir habiter, travailler et cohabiter là où ils ne sont pas nés. Le CIE en construction à Zona Franca, qui double le nombre de places de celui existant déjà en centre ville à La Verneda, est situé dans un lieu isolé et difficile d’accès, ajoutant ainsi à l’horreur, loin de la vue des bien-pensants. L’occupation et le démontage du CIE de Zona Franca a mis en lumière le déchaînement de la réaction policière contre tous ceux qui dénoncent les frontières, et, citoyens d’Europe, rejettent cette politique menée prétendument au nom de notre sécurité. La détention pendant plus de 48 heures des 59 personnes (relâchés le lundi 26 juin au soir) qui sont entrées dans le CIE, dont deux avocats et deux journalistes, les accusations mensongères, le traitement vexatoire dans les locaux policiers, en réponse à une action pacifique, ne peuvent que susciter indignation et rejet.
C’est pourquoi nous, signataires de ce manifeste, sommes solidaires de tous ceux qui, immigrant vers l’Europe, affrontent humiliations, soumission et coups, et de la centaine d’hommes et de femmes venus de toute l’Europe pour, par cette action pacifique, attirer l’attention sur le nouveau centre de détention avant son inauguration et étendre ainsi le mouvement contre tous les lieux d’enfermement des étrangers en Europe.
Nous exigeons :
– le retrait de toutes les charges contre tous les détenus ;
– que Barcelone soit déclarée « ville libre », sans centre d’enfermement pour étrangers ;
– la régularisation inconditionnelle de tous les immigrants en Europe ;
– la fin de la politique policière et militaire des frontières.
Vous pouvez signer ce manifeste en ligne
(texte du manifeste en plusieurs langues)
Vous pouvez également écrire à
emma@samizdat.net ou
fatimatta@sindominio.net
Plus d’informations sur la seconde caravane européenne pour la liberté de circulation (Barcelone 24-25 juin 2006) dans le cadre de laquelle s’est déroulée l’action de Zona Franca :
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– en espagnol
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