Maraudes de septembre 2006

| publié le 11 octobre 2006 |

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Les familles sont parties

Sur les 7 familles arrivées en août et septembre, il n’en reste plus qu’une. Deux sont parties dans l’est de la France, une vers la Suisse, une vers la Finlande et deux vers Calais. Les inquiétudes par rapport au fait que les empreintes avaient été prises en Grèce et l’accueil sur Paris y sont pour beaucoup. Nous n’avons pas d’ailleurs été capables de répondre à ces inquiétudes et notamment de réfléchir sur une stratégie concertée en vue de s’opposer à d’éventuelles réadmissions. Le père de famille qui reste a reçu sa « feuille Dublin » et s’attend à être expulsé. Il est dans un état plutôt dépressif, s’inquiétant surtout pour ses enfants de 6 et 9 ans qui fin septembre n’étaient toujours pas scolarisés.
L’accueil de la CAFDA n’est pas forcément facile pour ces familles ne parlant ni anglais, ni français. Comme me l’a dit une personne de la CAFDA, aucun budget n’est prévu pour faire appel à l’ISM pour la traduction. De plus les hôtels sont parfois très éloignés et les familles ne disposent pas d’endroit pour faire à manger. Ceux qui avaient été logés à St Ouen n’y sont jamais allés. Ils ont préféré rester sous une tente près du canal St Martin.

La situation des mineurs

Les derniers qui restaient à l’hôtel depuis l’hébergement d’urgence de cet hiver disparaissent dans la nature. On a eu des discussions assez déprimantes avec eux. On était reparti dans une discussion sur leurs possibilités de rester en France s’ils sont reconnus majeurs, discussion maintes fois répétées depuis février dernier. Mais à cette époque, logés dans les hôtels, nos réponses, en contradiction avec ce que d’autres pouvaient leur dire, leur semblaient peu pertinentes car trop pessimistes. Maintenant elles leurs semblent plus réalistes mais déprimantes.
Un seul est encore à l’hôtel dans l’attente d’une réponse du procureur concernant ses papiers que l’ASE avait refusé a priori. Il voudrait bien que l’on intervienne mais la seule chose que l’on a pu faire a été de contacter FTDA pour qu’ils essaient de faire avancer son dossier en collaboration avec l’association « Aux Captifs La Libération ». Mais les contacts de cette association avec l’ASE à ce sujet ont été plutôt houleux et l’on voit mal comment débloquer sa situation. Deux autres ont disparu, ils seraient pourtant encore à Paris. L’un a tenté sans succès de passer à Calais et est revenu. Le dernier a décidé de rester à Calais.
Des mineurs arrivent régulièrement, certains reviennent de Calais après plusieurs semaines comme ces deux jeunes de 11 et 12 ans interpellés plusieurs fois avec prise d’empreintes. Celui de 11 ans qui est revenu la semaine dernière nous a expliqué qu’il avait été interpellé de nombreuses fois à Calais avec prise de ses empreintes, puis que les flics lui avaient dit qu’ils en avaient assez de le voir à Calais et l’ont envoyé dans un foyer d’où il est parti pour revenir à Paris.

Ils sont en permanence une quinzaine à dormir sous le pont Louis Blanc. La plupart espèrent partir en Angleterre où ils espèrent obtenir un asile humanitaire ou une protection subsidiaire qui leur permettrait d’avoir une carte de séjour de 3 ou 4 ans. Beaucoup nous posent des questions sur la réglementation en vigueur pour les mineurs dans les différents pays européens. Ils voudraient savoir si la protection est aussi forte qu’en France, et surtout quels sont les risques d’expulsion vers d’autres pays européens ou vers l’Afghanistan. Nous n’avons hélas que des réponses très parcellaires à leur fournir. Ils nous posent aussi toujours les mêmes questions sur l’asile et sur ce qu’il va leur arriver lorsqu’ils auront 18 ans. Le guide « mineurs » est très utile et beaucoup le lisent ; ils ont cependant besoin qu’on leur confirme de vive voix ce qui est écrit. Certains, souhaitant rester en France, nous demandent où ils seront le mieux accueillis. Vu le peu d’associations pouvant s’occuper d’eux à Calais nous leur conseillons de contacter les associations sur Paris. Par la suite, s’ils sont pris en charge par l’ASE, peut-être pourront-ils se faire accueillir vers Calais, qui pour certains est une belle ville... et sans doute beaucoup plus proche de l’Angleterre s’ils décident de partir en fin de compte !

Beaucoup restent méfiants vis-à-vis des associations, et on a du mal à les convaincre d’aller voir FTDA mineur ou l’association « Aux Captifs La libération ».

La situation à Calais

Les bagarres fréquentes, et en particulier celle qui a entraîné la mort d’un Kurde début septembre, ont entraîné des retours à Paris. Le 8 septembre ils étaient plus de 150 à dormir sur les quais du canal St Martin dont plus de 40 pachtouns. 4 jours après la plupart étaient déjà repartis.

Les difficultés rencontrées à Calais font que certains tentent d’autres destinations (Suisse, pays nordiques pour lesquels des « agents » ont organisés plusieurs départs) ou d’autres voies (Caen, Cherbourg, Le Havre... mais sans grand succès apparemment)

Leurs conditions de vie sous le pont Louis Blanc

Suivant les périodes, avec les départs et les arrivées permanentes, les conditions de vie varient. Parfois ils sont nombreux à ne pas pouvoir disposer de tentes et à devoir coucher sur des matelas ou des cartons.
Périodiquement, deux ou trois fois par semaine, la police ou la police municipale passe pour les compter. Souvent les policiers leur disent que cette situation ne peut pas durer et qu’ils seront envoyés vers d’autres lieux. Jusqu’ici ces dires sont restés sans effet.
De toutes façons d’ici fin octobre, il deviendra difficile pour les exilés de rester près du canal. Le froid, l’humidité rendront leurs conditions de vie intenables. Et à ce jour nous n’avons toujours réussi à avoir aucune information sur ce que sera le plan d’urgence hivernal et le lieu de départ des bus atlas.

Une tentative d’installation d’iraniens près des afghans a dégénéré en bagarre. Les afghans avaient peur de voir aussi des kurdes s’installer. Résultat les iraniens sont en partie allé s’installer plus loin, près de la tente blanche du « Collectif tente »

Les demandes d’asile

Un certain nombre semble vouloir rester et demander l’asile. Certains sont découragés par les formalités, par le problème des empreintes. La fiche sur ce sujet que l’on distribue n’est pas de nature à les rassurer, pas plus d’ailleurs que les informations sur les nouvelles lois votées en Suisse.
Mais certains cas semblent solides comme celui de ce jeune de 17 ans qui aurait travaillé pour l’ONU et disposerait de tous les papiers prouvant qu’il est en danger en Afghanistan, ou celui qui a été jusqu’au BAC en Iran, dans une école islamique, et qui a été éjecté pour avoir écrit des textes sur les droits de l’homme et la liberté, ou encore cet iranien converti au christianisme et portant d’ailleurs une croix bien en évidence. Celui qui était en Iran devait aller à FTDA malgré sa méfiance envers les traducteurs iraniens dont il ne voulait pas entendre parler. Il avait rendez vous mais depuis ce jour on ne l’a pas revu.

La question des soins

Malgré la lettre jointe au plan pour demander à l’accueil des hôpitaux de diriger les exilés vers l’assistante sociale, il y en a encore qui n’arrivent pas à obtenir des soins dans le cadre du PASS.
Pourtant on a d’assez bons contacts avec les services sociaux des PASS de St Louis et de Lariboisière. L’assistante sociale du PASS de St Louis m’a téléphoné le 21 septembre : le jeune qui après être passé par l’hôpital pour un problème à la cheville avait été remis à l’ASE et mis dans un foyer (après examen osseux) avait fugué. La brigade des mineurs l’avait contactée et elle voulait savoir si j’avais des nouvelles. Visiblement il est parti à Calais. Il est important de savoir qu’un mineur ne ressort pas seul de l’hôpital : soit il est déjà pris en charge par une association et l’hôpital vérifie, soit il est seul et il est remis à l’ASE.

Par ailleurs l’antenne psycho-sociale de MSF passage Dubail n’ouvrira qu’en 2007, si elle ouvre (problèmes budgétaires).

Les vêtements et duvets

La CAMRES ayant rouvert ses portes en septembre nous les envoyons systématiquement vers cette structure pour les questions de vêtements ou autres. Malheureusement la CAMRES les envoie souvent vers des vestiaires assez éloignés. Par ailleurs certains se plaignent que le personnel de la CAMRES avant de leur donner un bon de vestiaire leur pose trop de questions sur leur parcours. Comme il s’agit d’un accueil « social » cela se comprend mais eux n’apprécient pas.

 

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