J-P. Chevènement, avril 98 - N. Sarkozy, juin 2003
par cae | publié le 30 septembre 2003 |
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L’une des plus réjouissantes actions de solidarité avec les sans-papiers est l’opposition spontanée aux expulsions de ces voyageurs ( souvent des immigrés en situation régulière ) qui refusent de s’asseoir tant que restent présents à bord ces « passagers forcés » ( souvent ligotés, baillonnés, battus, voire drogués ) et qui demandent au commandant de bord qu’il les fassent redescendre, eux et leurs tortionnaires.
Depuis plusieurs années, nous, Collectif Anti-Expulsions, avons cherché, avec un relatif succés, à developper ces actes de résistance concrète aux expulsions, d’une part en diffusant largement et en plusieurs langues un Guide pratique d’intervention aux aéroports, d’autre part en nous rendant régulièrement aux départs des avions pour parler aux passagers et aux personnels. Parmi les divers dispositifs récents de durcissement du contrôle et de la répression visant spécialement les étrangers, certains sont assez bien connus ’ tel le rétablissement des expulsions par charters ’, d’autres le sont moins, mais en sont peut-être d’autant plus dangeureux, par exemple les nouvelles consignes données à la police aux frontières de ne plus obéir systématiquement aux commandants de bord ( supposés être « seuls maîtres à bord » de leur avion ) ; et, complémentairement, la tentative de criminalisation des manifestations de passagers sous la forme de procés fait à 2 ou 3 d’entre eux à chaque fois, pris, comme d’habitude, plus ou moins au hasard, pour « entrave à la circulation d’aéronef ». L’Etat n’a pas trouvé mieux que ce chef d’inculpation, au nom désuet mais toujours passible de prison ferme, pour s’attaquer à ceux qui affirment leur indignation face à ces entraves à la libre circulation des hommes et des femmes que sont les expulsions, sauf à y ajouter le joker juridique usuel de l’outrage et rébellion.
A notre connaissance, dans les 3 derniers mois, 3 personnes ont été reconnues coupables mais dispensées de peines ( ruse juridique qui permet d’affirmer que le délit est constitué sans prendre le risque d’un appel ), une passagère récalcitrante a eu droit à un rappel à la loi après 24 heures de garde-à-vue, 5 autres personnes sont encore en procédure. Combien dont nous n’avons pas entendu parler… ? A chaque fois, il faut ajouter à la peine le désagrément certain causé par la perte d’un billet d’avion couteux, l’obligation de différer le voyage, une garde-à-vue, etc…
L’ampleur de cette offensive montre que, contrairement à une idée reçue, les charters ne sont pas prêts de remplacer les expulsions quotidiennes sur vols réguliers, mais vont tout simplement s’y ajouter. Pour expulser en paix, l’Etat a donc besoin de la docilité des passagers réguliers et semble prêt à déployer un acharnement impressionnant contre tous ceux qui refusent de cotoyer en silence ces « expulsions discrètes ».
Chevènement l’a rêvé, Sarkozy va le rater…{{}}
Il suffit de pas grand chose pour enrayer la machine à expulser... On se souvient que Chevénement s’étai déjà inquité de ces oppositions de passagers en 1998 : après en avoir mis 14 en garde-à-vue, il avait laissé tomber toute poursuite à leur encontre et n’a jamais renouvelé cette tentative avortée. Efforçons nous d’obtenir un recul semblable se Sarkozy.
Pour cela soutenir les passagers inculpés est primordial, ainsi que continuer d’intervenir contre les expulsions dans les aéroports. C’est pour cela que nous donnons rendez-vous à tous :
Dimanche 28 septembre à 10h à Gare du Nord, au milieu du quai du RER B direction Roissy
Mercredi 1er octobre à 13h, 17ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Bobigny pour le procès de 3 passagers accusés « d’entrave à la circulation d’aéronef » et de « violence sur agent »