septembre 2002
par cae | publié le septembre 2002 |
Des milliers de sans-papiers sont dans la rue, sortent de l‚isolement, de la peur, pour exiger leur régularisation. Depuis 1996 des collectifs de sans-papiers se sont créés et ont pris en main leur propre lutte. Ils ont obtenu des victoires sans pourtant atteindre leur objectif de départ :
– Régularisation de tous les sans-papiers. Carte de séjour de 10 ans.
– Abrogation des lois discriminatoires.
Il a très vite été clair que la force de la lutte collective a davantage protégé les sans-papiers de l‚expulsion que l‚isolement et la peur, quelle que soit l’attitude répressive des gouvernements de gauche et de droite. Lorsque la droite était au pouvoir, les futurs membre du gouvernement de gauche avaient suivi le mouvement des sans-papiers et fait semblant de prendre leurs revendications à leur compte. Ils ont été élus, en partie, grâce à la grande popularité qu’avait conquise ce mouvement (100 000 personnes dans la rue à Paris contre la loi Debré et en particulier contre son système de certificats d‚hébergement. Une fois au pouvoir, ils n’ont fait qu’aggraver la politique de répression et d’exploitation des immigrés. Le plus urgent pour eux était de neutraliser le mouvement. Ils ont ainsi concédé des titres de séjour précaires (80000) tout en fichant les 140000 demandeurs (qui avaient donné leur adresse et la photocopie de leur passeport, tout ce qu‚il faut pour expulser rapidement).
Parler d’ « immigration zéro » et de « fermeture des frontières », c‚est un effet d‚annonce pour rassurer la soi-disant xénophobie de « l’opinion publique ». Nous savons tous que loin de représenter cette « misère du monde » que la France « aurait du mal à accueillir », les sans-papiers sont les producteurs de richesses de tous types.
Depuis 1996, nous avons cherché nos propres modes d’action dans cette lutte pour la régularisation de tous les sans-papiers en disant qu’elle était aussi celle de la liberté de circulation et d’installation pour tous.
La lutte organisée dans des collectifs autonomes de tous les sans-papiers est le seul moyen de créer le rapport de forces pour obtenir la carte de 10 ans et la liberté de circulation.
2000 personnes se sont réunies à Strasbourg cet été contre les frontières, l’Europe de Schengen et le contrôle social. Les sans-papiers s’organisent massivement en Espagne. Des luttes contre les expulsions et les centres de rétention se développent un peu partout dans le monde (Australie, Angleterre, Allemagne, etc.).
Sortons de chez nous. Organisons-nous, avec ou sans-papiers, contre les centres de rétention, contre les expulsions. Mettons en échec ce système qui nous dépossède de nos vies.
Collectif Anti-Expulsions