pour le procès de 3 passagers qui ont réagit à la presence d’expulsés dans leur avion.
par cae | publié le 17 novembre 2003 |
Le 30 décembre 2002, 3 passagers qui embarquaient pour le Mali, au départ de Roissy sur un vol d’Air France ont été débarqués de l’avion par des policiers et mis en garde-à-vue au commissariat de Roissy. La raison : ils avaient, comme la
plupart des autres passagers, protesté contre l’expulsion brutale de 2 sans-papiers sur leur vol.
Ils sont aujourd’hui poursuivis en justice pour « entrave ˆ la circulation d’aéronef » et « violences » ( !), et Air France s’est porté partie civile en raison des dommages liés au retard de l’avion ! Leur procès aura lieu au tribunal de Bobigny le 19 novembre à 13h à la 13ème chambre.
Depuis quelques années les passagers savent qu’ils peuvent empêcher des expulsions par leur action lors de l’embarquement dans l’avion. Et c’est régulièrement que des voyageurs refusent ainsi d’être les complices passifs de ces expulsions.
Ce nouveau procès contre des passagers qui refusent de voyager avec des expulsés est d’une extrême importance. D’abord, c’est une tentative de réprimer l’action des passagers, qui est le dernier et le plus sur moyen d’empêcher une expulsion. D’autre part, cela fait longtemps qu’Air France participe activement aux expulsions. Après le rachat d’Air Afrique et de Klm c’est aujourd’hui la première compagnie aérienne en nombre d’expulsions ( plusieurs milliers par an)… et en nombre de morts : depuis moins d’un an, au moins 2 sans-papiers ont été tués durant leur expulsion sur des vols Air France ( à cette occasion, Air France n’a pas porté plainte ).
En se constituant partie civile dans ce procès, la compagnie Air France franchit un nouveau pas. Non seulement elle oblige son personnel à participer plus ou moins activement aux expulsions, mais, en plus, elle s’attaque directement à ses clients qui ont décidé de faire de leur voyage autre chose qu’une balade les yeux fermés. Car, pour Air France, un bon client est un client soumis à cette politique bien rodée qui consiste à expulser une partie de la population immigrée dans le but de terroriser et de maintenir sur le territoire français une main d’oeuvre immigrée ( avec ou sans papiers ) docile et corvéable à merci.
Nous exigeons :
Le retrait par Air France de sa constitution de partie civile
Le remboursement du billet d’avion de tous les passagers débarqués
L’arrêt des expulsions
La régularisation de tous les sans-papiers par cartes de 10 ans