Exemple d’histoire personnelle pour la demande d’asile

| publié le 16 avril 2004 |

Pour avoir une chance d’obtenir l’asile, il faut absolument raconter une histoire personnelle. La description des troubles qui frappent le pays d’un demandeur d’asile ne suffit pas. La demande d’asile est, en effet, évaluée à partir des risques ou des persécutions individuels. Vous pouvez également consulter Comment écrire sa demande d’asile.

Voici les raisons pour lesquelles je sollicite la reconnaissance du statut de réfugié.

Je suis originaire du village de …………, à proximité de la ville de …………… dans la région de ……………. qui se trouve au sud-ouest de ……….. Mon village comprenait environ 100 maisons. J’y suis né le ………….. Mon père, …..(identité)….., était boulanger dans le village et propriétaire de terres qu’il exploitait à quelques kilomètres de là ; ma mère …….(identité)……. était femme au foyer. Nous menions une vie paisible avec mon jeune frère …..(identité)….. et ma jeune sœur ….(identité)…... Sur le plan religieux, nous sommes …………, dans un pays majoritairement ……………, comme tous les …..(groupe dit ethnique)……., groupe minoritaire dont nous faisons partie

Pendant la guerre en ….(pays)….., mon père a perdu la vie en ….(date)…… dans un bombardement à …..(lieu)……, qui est le marché de notre village. Ce bombardement est intervenu à l’occasion de combats entre les …………. et les …………………….. ; opposés à eux.

Dès la mort de notre père et pour venger sa mort, mon frère ….(identité)……., qui avait alors 19 ans, a rejoint la milice armée …………… (l’une des organisations ……….), sous le commandement de ….(identité)……... Il a longtemps participé à la djihad, la guerre sainte, jusqu’à ce qu’il disparaisse en …..(date)……… lors d’un combat entre ………… et ……….., autre milice ………. Nous n’avons jamais vu son corps. Nous supposons qu’il est mort. En apprenant sa disparition, ma mère est tombée gravement malade.

Je me suis marié en ….(date)…….. (et non en ….(date)……., comme il a été écrit à l’OFPRA sans que je puisse m’en rendre compte par méconnaissance de la langue française) avec …..(identité)…….. Je menais une vie de famille paisible en tant qu’agriculteur. Avec l’arrivée des …(nom des envahisseurs)..… en …(date)…., les deux principales armées ….., …(nom d’une milice)…… et …(nom de l’autre)…… se sont unies pour les combattre. Notre village étant une des bases de ….(nom d’une milice)….., il était constamment bombardé par …………. La plupart des habitants ont fui dans les montagnes pour se protéger des violences. Moi, je suis resté au village parce que ma mère était malade et parce que ma femme était enceinte.

Peu de temps après l’abandon du village par ses habitants et par ….(milice)….., les …….. sont arrivés. J’étais le seul homme adulte qui était resté. Ils ont fouillé notre maison, où ils ont découvert la photo de mon frère ….(identité)…….. en tenue de moudjahid. Ils m’ont alors arrêté et emprisonné à ….(nom de lieu)…., à une dizaine de kilomètres de ….(nom de lieu)….. Ce village leur servait de base militaire. C’était en ….(date)….. Ils voulaient que je leur dise où se trouvait ….(identité)…….. parce qu’ils avaient vu qu’il appartenait au ….(nom d’une milice)……. J’étais enfermé dans une pièce sans fenêtre avec 8 autres prisonniers que je ne connaissais pas, dont 2 avaient été arrêtés avant moi. Nous mangions un morceau de pain par jour, qu’ils nous apportaient le matin.

Pendant mon premier mois de détention, les …(nom des persécuteurs)….. m’ont frappé tous les jours avec un fouet ou des câbles métalliques. Les autres subissaient le même sort. Puis ils ont arrêté de me torturer pendant les deux derniers mois de ma détention. Au total, ils m’ont gardé environ trois mois.

A mon retour au village, vers le mois de…..(date)……., j’ai découvert notre maison entièrement dévastée : les portes et les fenêtres avaient été défoncées ; tout était bouleversé à l’intérieur. Et il n’y avait plus personne dedans. J’ai interrogé les voisins. Ils m’ont appris que, quelques semaines plus tôt, les ….(nom de l’agresseur)…… étaient venus et qu’ils avaient emmené avec eux ma mère et mon épouse. Je n’ai jamais pu en savoir davantage (toujours par méconnaissance du français, je n’ai pas noté qu’il avait été écrit à l’OFPRA que mon épouse était morte en ….(date)….., ce qui est inexact).

Pendant les cinq années suivantes, j’ai mené une existence d’agriculteur solitaire. Je vivais seul dans la tristesse.

Quand, en décembre ….(date)……, les ….(nom d’une milice)…. se sont dispersés et que le gouvernement ….(nom du premier ministre)…… s’est installé, la milice chiite ….(nom d’une milice)….. est arrivée dans mon village. A sa tête, il y avait ….(identité du chef)….., l’ancien commandant en place avant les ………... Nous avons cru que la paix allait définitivement revenir. J’ai alors voulu participer à la chasse contre les ………. et défendre le village contre leur retour. Connaissant bien les environs parce que je cultivais des terres à quelques kilomètres, j’ai été chargé de surveiller la zone et de donner des renseignements aux moudjahidin. La nuit, je montais la garde et participais à des brigades armées qui montaient la garde.

Après le ….(date)…….., on a distribué des armes à beaucoup de gens en …(nom du pays)…….. Le ….(nom de milice)……, qui était une milice …….. concurrente du …..(autre nom de milice)….. dont j’avais été sympathisant, m’a alors donné une kalachnikof que je pouvais garder chez moi. Vers décembre, j’ai pu en récupérer une deuxième abandonnée par des ………...

A la fin du printemps ……(date)………, ……(identité d’un chef de milice)…….. a ordonné à ses moudjahidin de désarmer la population. Moi, j’ai rendu une de mes deux kalachnikof. Mais j’ai caché l’autre parce que je voulais pouvoir me défendre si la guerre recommençait. Il y avait une montée de la tension entre le ….(nom d’une milice)…. et le ….(nom d’une autre milice)….., dont j’étais membre.

Avec cinq voisins - ….(leurs noms)……. -, nous avons résisté à plusieurs pressions pour rendre nos dernières armes. Si nous ne voulions pas les leur donner, ils nous demandaient de l’argent pour qu’ils puissent s’en acheter. Mais nous étions pauvres, et le ….(nom de milice)….. nous avait interdit de donner la moindre arme au ….(nom d’une autre milice)…...

En août ……(date)……., 15 ou 20 moudjahidin nous ont attaqués en fin d’après-midi. Il faisait déjà nuit. Ils ont tiré sur nous, et nous avons répliqué pendant vingt minutes environ. Trois de mes voisins - ….(identité des trois)…… - ont été tués. Nous, nous avons tué le commandant en second et cousin de …..(nom du chef d’une milice)……, …(nom de son cousin)….., et fait plusieurs blessés. Mais après, il ne nous restait plus qu’à nous enfuir. Si nous étions restés, il était sûr qu’ils nous auraient exécutés.

Je suis resté caché pendant une dizaine de jours chez mon oncle ….(identité)……, dans le village de ……….., à sept ou huit kilomètres. Il a trouvé un passeur et m’a donné 6 000 dollars pour quitter le pays. Je suis parti au début de ….(date)……. pour le ….(nom de pays)……. Puis j’ai franchi la frontière ………... Je suis resté à ….(nom de ville)…….. pendant quatre mois. Puis je me suis rendu en …..(pays)……. où je suis resté trois mois. Grâce à des passeurs, je suis arrivé à Paris le …(date)………..

Etant donné le pouvoir que ….(nom d’un chef de milice)…… exerce dans ma région au nom du gouvernement de M. …(nom du premier ministre)….., je suis en danger de mort en ….(pays)…... Je vous rappelle que …..(nom de l’auteur des propos rapportés + loin)….., représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en ……(pays)……., a notamment déclaré le ….(date)….. à ….(lieu)…. (extrait de l’article ci-dessous) : « La peur est dans le cœur de pratiquement chaque ………, parce qu’il n’y a pas encore de loi dans ce pays . Les ……… ont peur des fusils qui sont dans de mauvaises mains et qui sont utilisés pour terroriser ou pour acquérir des avantages » (« le Monde », ….(date)….. - voir pièce jointe). Cette situation générale dans mon pays et surtout les dangers personnels auxquels je suis exposé expliquent ma requête de l’asile, et ma demande à votre Commission d’annuler le refus de l’OFPRA.

Je tiens également à vous rappeler que, ne parlant pas la langue française, j’ai fait appel, pour rédiger ce recours à votre Commission, à un compatriote et à une association qui m’ont notamment permis de me rendre compte que mon récit à l’OFPRA avait été résumé, qu’il comportait des oublis et des inexactitudes. Je n’ai pu corriger ni ces erreurs ni ces raccourcis devant l’OFPRA puisque je n’ai pas été invité à un entretien.

C’est pourquoi je tiens tout particulièrement à être entendu par la Commission de recours des réfugiés.

signature

Pièces jointes (au choix et à titre indicatif) :
 rejet de l’OFPRA
« le Monde », ….(date)……. et toutes coupures de presse ou rapports pertinents
 « Sangatte et le droit d’asile en France », Amnesty International, section française, 25 septembre 2002
 copie de la demande d’admission dans le dispositif national d’accueil (DNA) des demandeurs d’asile
 copie du rejet de cette demande d’admission dans le DNA
 copie de la demande à la CRR et du refus par la CRR de l’aide juridictionnelle

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